CONTROL: éléctro-rock parisien et survolté!
Mardi 24 novembre 2009 « Control »
à l’international
Trio électro-rock survolté proposant une musique simple et efficace, le
« combo parisien » Fait autant secouer la crinière que remuer le
popotin. Control maîtrise son sujet et
n’épargnera personne !
Je ne vous parlerai pas d’explosion nucléaire et de bombe H
larguée sur le blues. C’est comme cette vielle rengaine du MC5, « il vous
faut 5 secondes pour savoir si vous faites partie
de la solution ou du problème» donc, tu prends ton mulot tu cliques sur le lien juste là
et t’écoutes. http://www.myspace.com/control1music. Après t‘aimes ou t’aimes pas, c’est pas mes
affaires.
Des précisions ? Vraiment ?
Bon ok en deux mots : « shake it »
me fait trop penser à Gorillaz mais il y a des chansons comme « Jimmy Shoes » : refrain d’enfer et pont
cosmique : beat éléctro, guitare garage et mélodie pop : imparable !
Y a aussi « Murder Party » et ses 3 couplets d’intro martelés (ré-fa) et ce refrain qui « boum » te réveille et t’emmène sur ce
foutu dance floor… Ecoutes !
En plus d’être des bêtes de scène qui
envoient du bois comme il faut, nous avons affaire
à des compositeurs avertis qui manient parfaitement les rouages d’une bonne chanson :
structures, nuances, son, mélodies, verve: tout y est ! D’un point de vue stylistique on pourrait décrire
control comme un bâtard, rejeton de Gossip et des White Stripes. Ne
lassant jamais. Et surprenant, toujours.
D’ailleurs, ici pas de bassiste. Ils
utilisent une basse préenregistrée en play-back avec des effets électro, et pour
contrebalancer une technologie inéluctablement froide, déversent une véritable férocité rock’n’roll ! pas comme mon putain de hard rock ou
leur satané métal et ce foutu sex drug and rock’n’roll,
naaaaan. Ce rock’n’roll
qui sent encore les champs de coton, toute disto dehors, les bijoux sur la table - et c’est aussi valable pour Madame - ! Faut
en avoir du culot pour se la ramener comme ça !
Pas de prise de tête mon frère, danse, kiffe, prends ce qu’on te tend, mord pas la main qui te nourrit et les vaches seront bien
gardées. Pas d’étalage
de technique, mais je me souviens de ce foutu solo, trop destroy, tout en gracieuses dissonances,
en rage et en bruit, qui te vire toutes tes frustrations. L’émotion
derrière la distorsion (cf Lester Bangs)
y’a que ça qui compte.
Bref un groupe que j’aime, qu’il faut voir en concert et qu’il me tarde de revoir.
Control est en concert le 2 février au BATOFAR
c'est une semaine plus tard, par un froid glaciale, que je retrouve Dakota Penny (chant)
et Manuel Cortell (guitare) dans la chaleur d'un bar parisien non loin de l'International pour une interview autour
d’un chocolat chaud ...pour eux...et d'une biére...pour moi.
Fosse Critique : pouvez-vous me présenter le
groupe dans les grandes lignes.
Dakota Penny (chant): le groupe se compose de manuel à la guitare, de manu à
la batterie, l’ordinateur qui fait des boucles(playback)
et moi au chant. Ça fait un an que nous jouons
ensemble.
C’est un ami qui a
trouvé le nom de groupe. Aucun rapport avec Joy division n'y sur le film. Moi j’aime bien
Manuel (guitare): moi j’aime pas…
Dakota : ouuui, ca pourrait être mieux…
FC : Comment vous êtes vous rencontrés ?
Manuel : c’est assez compliqué… Ça fait longtemps que je connais Manu. J’ai eu plein
de groupes avec lui. L’année dernière on jouait avec une autre nana, Victoria Tiblin, mais
J’avais déjà entendu ce que faisait Dakota, d’ailleurs Victoria la connaissait.
À la fin de la tournée on jouait ivres morts dans un bar, et j’ai proposé à Dakota
de chanter sur des bouts de compos que j’avais de côté. On a d’abord travaillé à
deux puis avec Manu pour le live.
FC : Quelles sont vos influences ?
Manuel : moi je suis
un « popeu », mes références ultimes sont les Pixies et les Beatles !
Et aussi tout le vieux blues roots, à la Robert Johnson, j’aime pas les trucs
clean.
Dakota: j’adore 2 Live Crew, The Roots, Run Dmc et puis Blur et Oasis.
FC : Et pour ce qui est du groupe ?
Dakota: Blur, nerd, John Spencer Blues
Explosion
Manuel: c’est un fantasme mais j’aimerais que soit un peu
plus comme Gorillaz, que ça reste mélodique mais avec une grosse prod hip hop
Dakota :
Mais en gardant le coté rock !
Manuel : Tu connais l’album ACME de John Spencer blues Explosion ? C’est un album garage mixé façon hip hop :
monstrueux ! Gorillaz, et bien sur les Kills. Plein de choses quoi.
Dakota : Moi ce serait un mélange entre les Ting Ting et les Kills.
FC : Comment composez-vous?
Dakota : Manuel compose l’essentiel.
Manuel : ca commence par des sons, ou des rythmes qui me
viennent comme ça, puis ça évolue.
Dakota : l’avantage c’est qu’on vit ensemble et que le studio
est à la maison, donc on passe notre temps à composer, même en rentrant de soirée, c’est
sans arrêt !
FC : Les démos sont électro mais en live ca
devient du punk garage…
Manuel : C’est parce que la salle n’a pas un son suffisament
clair pour qu’on entende les boucles. C’est un scandale ! L’endroit est
bien mais la basse fait « pouet pouet ». Normalement, quand tu entends
bien les boucles, ça ce rapproche du myspace et ca devient très intéressant.
Dakota : de toutes façons en live ça aura toujours un coté
garage.
Manuel : à terme L’objectif est d’avoir un son très hip hop, gros
et large. Je veux une prod qui sonne ! J’en ais marre de voire des groupes
de hip hop qui ne rendent pas en live.
FC : justement, pourquoi il n’y a pas de bassiste
dans le groupe ?
Manuel : A l’origine le but était que ca sonne « chimique »,
ce que ne peut faire un bassiste. Au début la cohésion est meilleure à trois, ça
t’oblige à te bouger ; il y a plus de danger et puis j’adore cette formule!
C’est aussi très pécunier : on coûte moins cher et on peut bouger super
vite.
Dakota : j’aime bien la force de frappe de manu sur scène, ca
donne une force supplémentaire.
FC : Vous n’avez pas peur de la rigueur de la
boucle en live ?
Manuel : C’est une façon de voir la chose, pour l’instant on ne
peu pas faire autrement. À terme on aimerait avoir un genre de bassiste/guitariste
qui scratche et qui fait un peu tout. On a
commencé les concerts il y a 6 mois, d’abord on apprend à jouer les morceaux on
verra plus tard pour les rappels…
FC : Manuel J’adore ton son, peux tu me parler de
ton matos ?
Manuel : A l’international j’avais un jcm 900 que je traine
depuis que j’ai 15 ans et une des telecaster de 70, je jouais avec le switch de
l’ampli et une fuzz. A terme par rapport à notre musique j’aurais plein de sons
différents et sur scène mais quand tu joues dans un pub et que t’as pas préparé
tes sons : moins t’en a mieux c’est ! J’aime bien quand ça Crunch !
FC : Parle-moi de ton jeu.
Manuel : Sur ce projet je bosse en open, un ami me là
conseillé et ça ouvre des voies et donne de nouvelles idées. ca fait un an
que je joue en « DADAAD », j’ai appris à retrouver les positions d’accord
et c’est marrant pour le slide. Par contre, maintenant quand je bosse pour d’autres
gens je galère à rejouer en standard. Du fait du jeu à trois mon jeu est très rythmique,
je ne peu pas me lancer dans un jeu mélodique: c’est le principe de l’urgence
des white stripes. Jack white joue souvent en open. Ça t’enferme dans un truc
mais c’est aussi une façon de jouer hyper nerveuse et hachée. Comme certains
trucs des roots ou de funkadelic. Pour la main droite, je joue comme les
manouches : le poignet cassé : tu vas plus vite !
FC : Dakota, Parle-moi de la chanson Jimmy cho.
Dakota : à la base j’ai un vrai problème : une addiction aux
chaussures ! Je ne rigole pas ! J’en achète tout le temps j’en ai énormément
c’est très problématique. Et donc j’ai eu envie de faire une chanson sur les chaussures.
C’est l’histoire de jimmy cho (marque de chaussures ndj). Je n’ai pas
grand-chose à revendiquer à part que j’aime bien les chaussures. [Rire]
FC : et murder party ?
Dakota : Là c’est autre chose, tu vas pouvoir faire de la psychanalyse de comptoir, ca va être génial !
[rire] Quand j’étais ado je n’avais pas beaucoup d’amis : je n’écoutais
pas la même musique que tout le monde et Je ne faisais pas les mêmes jeux ;
J’étais la grande jigue qui joue du saxophone et qui pleure… cette chanson
raconte l’histoire d’un bal de promo avec d’un côté les pompom girls et de
l’autre coté un petit groupe de NERD, ça parle des gens qui se croient
supérieurs. Ici j’ai inversé les rôles : J’ai pas eu une enfance facile
mais ça va beaucoup mieux maintenant J .C’est un peu ma revanche, ma chanson à message ! [Rire]
FC : Que voulez vous faire passer avec votre
musique ?
Manuel : Faire que les gens passent un bon moment
Dakota : les faire danser, s’amuser, sauter en l’air. Ça n’a pas
de vocation spirituelle, on n’a pas de message particulier à faire passer.
Manuel : n’y politico, on n’est pas dans une ONG, je suis
d’extrême gauche mais voila. Tu vois les kills ils me font chier car ils n’ont
pas l’air de ce marrer, tout ce coté « pose »… alors que la nana des
gossip t’a envie de passer la soirée avec elle car elle a l’air hyper
sympa !
Dakota :
Ce qui compte c’est de faire passer un
bon moment aux gens ! Ce n’est que de la musique !
Manuel : En fait on va cibler le rock, je pense qu’on va
devenir le meilleur groupe du monde !!
FC : le concert à l’international…
Manuel : Moi j’y vais souvent parce que j’habite à coté. C’est
un bar où le son est pourri et on le savait. Tu peux faire un bon concert avec
un mauvais son mais un mauvais concert avec un très bon son ça arrive très
souvent aussi. Alors on s’est dit qu’il fallait qu’on s’amuse ! On n’a pas
vendu de ticket, donc c’est normal que les gens parlent, c’est un bar ! C’est
du rock, pas du classique ! Dans un bar comme ca, t’es la pour faire tes
preuves même si les gens ont pas aimé, t’a progresser, sur le set et les
morceaux. On vient vraiment pour se montrer plus que pour défendre un projet musical.
Si tu te marre, les gens vont se marrer et rentrer dans ton truc, si tu n’y
crois pas, t’auras beau être le meilleur tu va planter ton truc. Nous on s’amuse,
moi j’ai pris une cuite je me suis éclaté dans les loges [Rire].
Dakota : moi je ne fais ce métier que pour le live, vraiment !
Manuel : ca la soule de composer…
Dakota : naaaan, ce n’est pas vrai ca me saoule pas…. C’est
moins bien c’est tout… j’aime moins. Un concert C’est un peu extraordinaire :
avant c’est 3 heures de flip ou tu te chie dessus, quand tu es sur scène tu prends
un pied pas possible et après t’a envie d’y retourner. J’ai bien aimé à l’international.
C’été un bon concert il y avait plein de gens qu’on ne connaissait pas qui ont apprécié.
On le fait pour eux, t’a l’impression de leur avoir donné une bonne soirée, c’est
tellement bon ! Je prends plus mon pied quand les gens prennent le leur…
FC : Combien avez-vous de chansons ?
Manuel : 16 finies, plus celles en travail. Sur scène on en fait
7, ça dure 30 minutes. On préfère laisser le public sur un manque que de les
saouler avec un concert d’une heure trente, ils ne sont pas venus pour ca !
FC : L’industrie musicale…
Manuel : aujourd’hui c’est plus compliqué d’avoir un deal d’artiste
et de trouver une stratégie pour sortir un album. Je fais ce métier parce que J’aime
ça mais faut aussi que j’arrive à bouffer. Dans les années 90 ça coutait 5000
euros de faire un disque et tu pouvais en vendre 200 000 aux concerts
maintenant ça coute 10 000 et avec de la chance t’en vends 2000.
Dakota : c’est très flippant au quotidien mais la chose est très
excitante malgré tout.Il faut trouver de nouvelles formes pour promouvoir sa musique.
Maintenant les maisons de disques veulent un truc déjà finit avec un pack, un
personnage… c’est assez agréable car ça permet d’être assez libre. Il faut
aller chercher sur le net, créer des buzz... De toutes façons on vent plus de
disque donc faut pas chercher à ce dire qu’on va gagner des sous avec. D’abord
avoir des très bonnes chansons et après monté un très bon show
Manuel : mais pour avoir un très bon show il faut vendre des
disques.
Dakota : oui mais non, si t’a les bonnes chansons on va te
donner l’argent pour faire des disques. De toute façon les gens finiront par acheter
les disques d’Un bon groupe, pour avoir l’objet.
Manuel : De toutes manières je n’ai jamais aimé les cd et il y
aura toujours une façon de gagner des sous. Un bon groupe de rock c’est un groupe
qui a faim !
FC : Es tu donc prêt à faire des compromis pour
vendre plus ?
Manuel : A partir du moment où tu bosses avec un Producer, le
mec te dit ce qu’il faut enlever ou rajouter. C’est s’est artistique et commercial.
Faire des compromis : pourquoi pas mais ca dépend qui te le demande. J’adore les mecs comme
rick rubin ou pharel william.
FC : Et toi personnellement quand tu composes ?
Manuel : j’ai des trucs super barrés avec des violons super
faux. J’adore ça mais on essaye d’être sur un projet. Ce qui est super dur c’est
de resté cohérent sur un style. Des albums qui partent dans tous les sens avec
un morceau de blues, puis un morceau punk, J’ai déjà fait et ça ne marche pas. Il faut essayer d’avoir une
couleur et de faire un spectacle. Quand tu vois les Pixies ou Blur, ils on
vachement changés, et évolués.
Dakota : ca m’arrive de faire des boulots d’appoints pour
manger mais il faut savoir ce mettre au lit, quand tu flippe t’y vas vraiment !
Manuel : ça rend les dates comme l’international vraiment
importantes. C’est comme ca que tu fais monter un buzz. Je compare souvent ça au
sport : c’est comme les mecs qui prennent un match de foot à la légère et
qui perdent. La rigueur que tu a physiquement et au niveau du travail de la guitare ou du chant c’est pareil que du
sport de haut niveau : Tu peut aller faire la roumba toute la nuit mais le
lendemain tu ne pourras pas chanter. Donc le mythe du rock super défoncé :
moyen…
Dakota : faut arrêter avec les mythes, si tu veux faire un bon
show tu peut pas arriver bourré sinon ta la voix dans le cul. Il faut avoir une
vie saine. Mais c’est terrible !
Manuel : pour les stones et les autres ce n’était qu’une
période : les mecs qui sont vraiment toxico ils ne peuvent pas courir sur
scène et assurer comme ça !
FC : Quelle est la suite du programme?
Manuel : ces démos la sont sorties ya deux semaines, l’idée c’est
de continuer à écrire des morceaux pour préparer l’album. On va faire un EP de 3
titres au mois de janvier puis écrire une bonne dizaine de morceaux et voire ou
ca mène au des labels, prod, etc…
Dakota : continuer à ce faire la main sur scène
Manuel : puis voir comment on fait l’album, de quelle manière,
avec qui et de quelles façons. Certains morceaux vont arriver et d’autres vont
dégager.
Dakota : il y a aussi le festival de SXSW à Austin (Texas,
USA) puis a L.A. histoire d’aller voir chez les américains comment ça se passe.
Puis ça doit être une grosse claque d’aller jouer là-bas.
FC : Vous avez aussi une résidence à Bergerac ?
Manuel : oui c’est 3 jours de répète, surtout pour la technique,
le son, bosser les boucles à mort et essayer de bosser le show pour des scènes
de taille normale... Puis après on se barre aux US
en passant par la Belgique.